Sur les tronçons avec une zone de traversée libre, des éléments séparateurs, aides à la traversée et éléments de guidage doivent permettre à tous les usagers de traverser.

Une zone de traversée libre signifie que les piétons peuvent, sur un tronçon déterminé, traverser la chaussée là où ils le souhaitent. Ils ne sont pas tenus d’emprunter pour cela des traversées ponctuelles précises, p. ex. des passages pour piétons. Dans ce cadre, une signalisation correspondante peut accorder la priorité soit à la circulation piétonne (zone de rencontre), soit à la circulation des véhicules (zone 30).

Les zones de rencontre sont toujours réalisées sur le principe de la zone de traversée libre. Les zones 30 sont aussi généralement conçues sur le principe de la zone de traversée libre. Il existe des exceptions, lorsque la demande de traversée de la circulation piétonne se fait de manière concentrée, c’est-à-dire qu’une demande ponctuelle existe à un endroit précis, ou lorsque la traversée libre n’est pas possible à cause d’un stationnement longitudinal, d’un cours d’eau ou d’espaces verts. Il faut prévoir une traversée ponctuelle en particulier quand il existe à un endroit précis une demande ponctuelle de traversée par un groupe d’usagers nécessitant une protection particulière (enfants, personnes âgées). Il est de plus en plus fréquent que des zones soient prévues sur le principe de la traversée libre sur des rues en localité sans régime de vitesse réduite, p. ex. en centre-ville sur des places centrales ou devant les gares ou gares routières, ce qui implique des difficultés accrues pour personnes handicapés.

Les personnes malvoyantes peinent à s’orienter dans les situations de traversée libre car il leur manque des éléments comme les abaissements de trottoir. Il peut également être nécessaire d’indiquer aux personnes malvoyantes les endroits les mieux adaptés pour traverser, surtout quand l’environnement structurel de ce tronçon (délimitations des bords, bâtiments et espaces, rues transversales reconnaissables tactilement) ne permet pas de s’orienter.

  • D’après la norme SN 640 075 «Espace de circulation sans obstacles», la traversée doit être possible pour tous, sur la totalité du tronçon basé sur le principe de traversée libre (chiffre 19.2).
  • L’espace piéton (trottoir, place piétonne) doit être accessible de chaque côté de la chaussée (chiffre 8.2 de l’annexe), les obstacles comme le stationnement longitudinal, les zones vertes, les parkings pour vélos, etc., ne doivent pas gêner l’accès.
  • On emploie des bordures basses comme éléments séparateurs pour délimiter les espaces piétonniers de la chaussée (chiffre. 19.2, chiffre 8.2 de l’annexe).
  • Les éléments séparateurs doivent répondre à des exigences élevées en matière de qualité d’exécution. Les exigences relatives aux éléments séparateurs aux traversées sont applicables (chiffres 8.1.2, 8.2 de l’annexe).
  • Sur les routes à orientation trafic, il est généralement nécessaire pour la traversée libre d’aménager une bande polyvalente comme zone de protection au milieu de la route.
  • Si les bandes polyvalentes ont pour seule fonction de faciliter la traversée des piétons, elles doivent être délimitées des voies de circulation adjacentes par des bordures basses (chiffre 8.2 de l’annexe). On protégera de préférence la zone de la bande polyvalente réservée aux piétons au moyen de têtes d’îlots latéraux.
  • Si la bande polyvalente doit assurer conjointement d’autres fonctions, en particulier comme zone de protection pour les cyclistes tournant à gauche, des bordures basses inclinées ou des éléments de guidage doivent être employés afin qu’elle reste reconnaissable par des personnes malvoyantes (chiffre 8.2 de l’annexe). Les caniveaux ou changements perceptibles de revêtement peuvent servir d’éléments de guidage pour les bandes polyvalentes.
  • Des marquages tactilo-visuels sont employés pour indiquer les emplacements particulièrement adaptés pour traverser. Le marquage de pieds jaunes au bord de la rue, souvent appliqué sur les chemins des écoliers, n’est pas utile pour personnes malvoyantes.

 

Situation au 24.10.2017