Les contrastes minimaux sont une condition préalable indispensables pour assurer la sécurité et l'orientation des personnes avec une capacité visuelle déficiente.

Des contrastes visuels adéquats soutiennent de façon optimale un potentiel visuel réduit en soulignant la transmission des informations. Dans les situations où il est nécessaire de repérer rapidement des éléments constructifs, des marquages ou des signalisations, des contrastes visuels corrects renforcent fortement la sécurité. Au chapitre 4.3 de la norme SIA 500 «Constructions sans obstacles», les valeurs minimales de contrastes en fonction de différents niveaux de priorité, de même que l’application de ces niveaux de priorité à diverses fonctions ou divers éléments constructifs. La détermination des contrastes est décrite dans l‘annexe D.2. Nos directives «Contrastes visuels, Conception et déterminations des contrastes» donnent des informations complémentaires utiles à la conception.

La mise en place de contrastes de luminosité et de couleur entre des éléments constructifs ou entre une signalisation et son environnement a pour objectif d’aider les personnes à s’orienter et se déplacer sûrement quelque soit la lumière à disposition. Les surfaces contrastantes ou à motifs ne doivent, en aucun cas, créer des illusions d’optique (ch. 4.1.2).

Les contrastes sont définis dans la norme SIA 500 en fonction de la reconnaissance à accorder aux informations.

ChiffreFonction du contraste par rapport aux éléments constructifsNiveau de priorité
3.3.7.1Portes: souligner les portes et/ou cadres de porteII
3.4.4.2Obstacles: les mettre en évidence par un marquage ou faire ressortir l’élément en entierII
3.6.3Escaliers et marches: les pourvoir d’un marquageI
3.7.7Eléments de commande dans l’ascenseur: les souligner par contrasteII
3.9.1Nez de marches ou des plaques porte-peignes des escaliers mécaniques:  les pourvoir d’un marquageI
6.1.4Boutons de sonnette et d’appel: les souligner par contrasteII
6.2.1Inscriptions et pictogrammes: les souligner par contrasteI

Contrastes minimaux

Les valeurs minimales du contraste de luminosité sont à déterminer en fonction de la tâche visuelle à accomplir. Elle sont décrites dans le tableau suivant:

Niveaux de prioritéContrasteRapport entre facteurs de réflexionFonction
IC ≥ 0.6ρsc ≥ 4 ρsfAvertissement, Information
IIC ≥ 0.3ρsc ≥ 2 ρsfGuidage, orientation

sc: surface claire; sf: surface foncée

Le facteur de réflexion de la surface claire doit au moins s’élever à  ρ ≥ 0.6!

Les principes suivants doivent aussi être respectés (ch. 4.3.2 et 4.3.3):

  • Les marquages ayant une fonction d’avertissement doit avoir des surfaces à réflexion diffuse.
  • Les marquage rétroréfléchissants sont admis.
  • Des contrastes de couleur peuvent être mis en place pour renforcer des informations; les couleurs doivent alors être choisies, de manière que le contraste de luminosité (selon le niveau de priorité) soit respecté.

Détermination du contraste

La détermination des contrastes peut être déterminée à l’aide des facteurs de réflexion des deux surfaces. Le facteur de réflexion ρ décrit quelle part de la lumière incidente est réfléchie par une surface déterminée. Le facteur de réflexion d’une surface d’un noir absolu est de o et celle d’une surface d’un blanc absolu de 1. Dans la pratique, ces valeurs sont impossible à atteindre. Le facteur de réflexion d’un matériau ou d’une couleur peut être déterminé en laboratoire (valeur matérielle): le fabricant donne le facteur de réflexion pour certains matériaux et pour les couleurs (Ann. D.2.1.1).

Si le facteur de réflexion n’est pas connu ou qu’il doit être déterminé sur place, par ex. pour déterminer le moment où un marquage doit être renouvelé, le contraste C peut aussi être déterminé grâce aux luminances L des deux surfaces. La mesure de la luminance L en cd/m2 sur l’objet considéré doit être effectué selon l’angle visuel déterminant pour la lecture de l’information. Il faut mesurer les contrastes, selon l’emplacement de l’objet, à l’état sec et mouillé (Ann. D.2.1.2)

Les luminances de surfaces à réflexion diffuse se comportent proportionnellement à leurs facteurs de réflexion. C’est pourquoi un contraste peut être déterminé aussi bien  avec le rapport entre les facteurs de réflexion qu’en fonction des report entre les luminances selon le tableau ci-dessous (Ann. D.2.1.3).

ContrasteRapport entre facteurs de réflexion Rapport entre luminances 
C ≥ 0.6ρsc ≥ 4 ρsfLsc ≥ 4 Lsf
C ≥ 0.3ρsc ≥ 2 ρsfLsc ≥ 2 Lsf

sc: surface claire; sf: surface foncée

Rapport entre contraste et éclairement

Les mêmes contrastes sont mieux perçus avec un éclairement élevé qu’avec un éclairement plus faible. Pour les informations à fonction d’avertissement, il faut respecter aussi bien les exigences par rapport aux contrastes minimaux que celles de la norme SN EN 12464-1 par rapport à la lumière (Ann. D.2.2).

Reflexions et brillance

La réflexion et la brillance peuvent réduire ou annuler les effet des contrastes. Les matériaux réfléchissants, comme par ex. l’acier chromé, peuvent apparaître très clair ou très foncé selon l’emplacement de l’observateur et l’angle incident de la lumière. Les matériaux réfléchissants sont donc inappropriés pour des marquage, à l’exception des marquages rétroréfléchissants développés spécialement à cet effet (Ann. D.23)

Association des couleurs

Les associations de couleur convenables pour les contrastes de couleur sont (Ann. D.2.4):

Objet Fond
clair sur foncéblanc, jaunenoir, violet, bleu foncé, rouge foncé, vert foncé
foncé sur clairnoir, bleu foncéblanc, jaune, vert clair

 

Pour les résidences pour personnes âgées ou malvoyantes ou les établissements médico-sociaux, le contraste doit répondre à des besoins plus importants. La brochure «Vivre mieux dans un environnement visuel adapté» de l’Association pour le Bien des Aveugles et malvoyant, Genève, doit être prise en compte.

 

Situation au10 novembre 2020